Le marketing : nouveau terrain de jeu des DSI !
En toute logique, la transition digitale des entreprises devrait être un boulevard pour les DSI. En pratique, elles font face à une petite révolution émanant des métiers, qui s’autorisent une sorte d’émancipation numérique, sur fond de SaaS et d’API toujours plus faciles à utiliser, y compris par des non-informaticiens. Comment les DSI peuvent-elles (et doivent-elles !) intégrer dans leur périmètre les nouvelles problématiques des métiers et les solutions que leurs collègues opérationnels attendent ? Réponses avec Romain Bessuges-Meusy, CEO et CTO d’Axeptio, éditeur d’application SaaS de recueil de consentement, auparavant DSI d’Exaprint.
En quoi la numérisation du marketing impacte-t-elle les DSI ?
Romain Bessuges-Meusy, CEO d'Axeptio :
Il me semble que l’évolution ne vient pas seulement du marketing, mais pratiquement de tous les métiers de l’entreprise. Le propre de la transition digitale est de transformer toutes les activités en y injectant du numérique. Conséquence immédiate, la DSI n’est plus perçue comme un prestataire interne de services et de support, mais comme un acteur opérationnel. Du moins c’est ce qu’en attendent les métiers ! Nombre de DSI n’ont pas encore switché, et s’accrochent à leurs prérogatives techniques, quitte à conforter leur image de « Monsieur non ».
Si le marketing est souvent mis en avant dans cette évolution, c’est qu’il est en général très demandeur car soumis à de fortes pressions : concurrence, évolutions des usages, nouveaux canaux de communication et de vente… et tout ceci à une vitesse très supérieure à celle des process habituels d’une DSI. Pas étonnant dans ces conditions d’assister à des silotages, voire des amorces de conflits.
C’est-à-dire, quelles formes peuvent prendre ces divergences ?
J’ai vu se monter des DSI « pirates » dans des services marketing : on recrute un web designer, un data scientist ; on achète quelques outil SaaS (un CRM, un marketing automation), un connecteur de type Zapier… et c’est parti ! Bien sûr, la DSI s’émeut, avec raison, car la démarche ne suit aucune des règles internes de conformité (compliance), de sécurité, ou de stratégie numérique, mais ces projets fonctionnent, et parfois même très efficacement. Évidement les émules ne tardent pas à apparaître, alimentant un cercle vicieux où l’image de la DSI dégringole, entraînant d’autres projets autonomes.